Chaque année en France, c’est environ 1 000 accidents du travail qui sont liés à l’électricité, dont une cinquantaine sont mortels. Parmi eux, environ 30 % concernent des travailleurs non-électriciens, souvent mal formés aux risques électriques. La mise en place des habilitations électriques en entreprise est donc indispensable pour garantir la sécurité des employés et réduire le risque d’accident.
Mais concrètement, qu’est-ce qu’une habilitation électrique ? Qui doit l’obtenir ? Quelles sont les meilleures pratiques à adopter en entreprise ?
L’Habilitation Électrique qu’est-ce que c’est ?
L’habilitation électrique est une reconnaissance officielle donnée par l’employeur, qui atteste que son salarié a les compétences nécessaires pour intervenir en toute sécurité sur des installations électriques. Contrairement à un diplôme, elle ne certifie pas un niveau de qualification, mais elle garantit que l’employé a été formé aux bonnes pratiques et aux mesures de sécurité.
L’objectif est simple : éviter les accidents électriques en sensibilisant et en formant les travailleurs aux risques liés au courant électrique.
Elle est régie par la norme NF C 18-510, qui encadre les conditions de formation, d’habilitation et de recyclage.
Les différentes catégories d’habilitations électriques
Il existe plusieurs niveaux d’habilitation, en fonction du type de travail effectué et du niveau de risque :
Pour les non-électriciens
- B0, H0, H0V : Concerne les personnes qui interviennent à proximité d’installations électriques, mais sans manipulation directe (ex : personnel de nettoyage, agents de maintenance).
Pour les électriciens en basse tension (BT) (< 1 000 V)
- B1, B1V, B2, B2V : Autorise la réalisation de travaux d’ordre électrique, sous certaines conditions.
- BR : Permet d’intervenir pour des opérations de dépannage et de maintenance.
- BC : Habilite à effectuer des consignations électriques, c’est-à-dire couper et sécuriser le courant avant une intervention.
Pour les électriciens en haute tension (HT) (> 1 000 V)
- H1, H1V, H2, H2V : Permet d’effectuer des travaux sous haute tension. Ces habilitations concernent principalement les électriciens industriels et les techniciens travaillant sur les réseaux de distribution.
Chaque habilitation est valable 3 ans et doit être renouvelée par une formation de recyclage.
Les risques électriques en chiffres
L’électricité peut tuer, et les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- 50 décès par an en France sont dus à des électrisations ou électrocutions sur le lieu de travail.
- 30 % des accidents impliquent des travailleurs qui ne sont pas électriciens.
- 1 accident sur 4 survient lors d’une opération de maintenance ou de dépannage.
- 5 % des incendies d’origine professionnelle sont causés par des problèmes électriques.
Conseils pour mettre en place les habilitations électriques en entreprise
- Identifier les Postes à Risques
Avant toute chose, l’entreprise doit analyser les missions de chaque employé et déterminer qui est exposé à des risques électriques. Cela permettra de choisir les habilitations adaptées à chaque poste.
- Former et Sensibiliser les Salariés
Chaque employé concerné doit suivre une formation théorique et pratique auprès d’un organisme certifié. Il apprendra notamment à :
– Identifier les dangers électriques.
– Appliquer les gestes de sécurité essentiels.
– Utiliser les équipements de protection individuelle (gants isolants, outils adaptés, etc.).
- Mettre en Place un Suivi Médical
Avant d’être habilité, chaque salarié doit obtenir un avis médical favorable du médecin du travail. Certaines pathologies (problèmes cardiaques, troubles neurologiques) peuvent être incompatibles avec le travail sur des installations électriques.
- Délivrer l’Habilitation Officiellement
L’habilitation est délivrée par l’employeur, après vérification que le salarié a bien suivi la formation et est apte à travailler en toute sécurité. Un titre d’habilitation lui est alors remis, précisant le type d’opérations qu’il peut effectuer.
- Organiser des Sessions de Recyclage
L’habilitation a une durée de 3 ans. Mais en réalité, les bonnes pratiques doivent être régulièrement mises à jour pour éviter toute prise de risque. Il est recommandé de prévoir des rappels annuels et des sessions de formation en cas de nouveaux équipements ou de changements réglementaires.
